À qui incombent les frais des dégâts de tempête ?
Tempête, vents forts ou pluie torrentielle : qui paie les frais de dégâts de tempête, le locataire ou le propriétaire ? Découvre les règles à connaître, les responsabilités de chacun, les pièges à éviter et les recours possibles pour ne pas payer à tort.
À qui incombent les frais de dégâts de tempête ?🌪️ Cette question revient systématiquement lorsqu’un logement subit des dommages à la suite de vents violents. En Belgique, la réponse dépend du type de dégât, de sa cause précise, et surtout, du contrat liant le locataire au propriétaire. La loi prévoit un cadre précis pour déterminer les responsabilités de chacun, mais encore faut-il comprendre ce qu’est une « tempête » au sens légal, et quels recours sont possibles en cas de sinistre. On t’aide à décrypter tout ça 👇
Que dit la loi en cas de dégâts causés par une tempête ?
En Belgique, lorsqu’une tempête provoque des dommages dans un logement, la répartition des responsabilités entre locataire et propriétaire dépend de plusieurs facteurs.
Avant toute chose, il est important de comprendre ce que recouvre exactement la notion de « tempête » aux yeux de la loi 👀
🔍 Qu’est-ce qu’une tempête au sens légal ?
Une tempête est généralement définie comme un phénomène météorologique caractérisé par des vents violents, dépassant 80 à 100 km/h, capable de causer des dommages matériels importants.
Pour être reconnue officiellement, elle doit souvent être confirmée par l’Institut royal météorologique (IRM) ou par un expert en sinistres.
⚖️ Responsabilité et force majeure : que prévoit la loi ?
👨⚖️ La responsabilité du bailleur et du locataire
Selon l’article 1721 du Code civil, le bailleur a l’obligation de garantir la jouissance paisible du bien loué. Cela signifie qu’il doit assumer les réparations résultant :
- d’un vice de construction ou d’un problème structurel ;
- ou d’un événement extérieur, comme une tempête ou de fortes pluies, sauf faute du locataire.
Le locataire, lui, reste responsable des dommages qu’il cause par :
- négligence ou manque d’entretien ;
- actions personnelles (ex. : ne pas avoir fermé une fenêtre avant la tempête).
⚠️ En cas de désaccord, la charge de la preuve peut devenir un enjeu important.

🏛️ Le Fonds des calamités : une aide publique en cas de catastrophe
Lorsque l’événement climatique dépasse une certaine gravité et est reconnu comme calamité naturelle par l’État, le Fonds des calamités peut intervenir 😨
Ce fonds public belge couvre certains dommages non assurables, notamment :
- les biens non couverts par les assurances traditionnelles ;
- les situations exceptionnelles dans des zones à risque.
✅ Pour en bénéficier :
- l’événement doit être officiellement reconnu comme calamité ;
- la demande d’aide doit être introduite dans les délais impartis ;
- certaines conditions géographiques et matérielles s’appliquent.
Ce mécanisme est donc un filet de sécurité complémentaire, mais il ne se substitue pas à l’assurance privée ni à la responsabilité des parties en présence.
Locataire vs. bailleur : à qui incombent les frais des dégâts de tempête ?
Lorsque des dégâts sont causés par une tempête, la question centrale est de savoir qui doit prendre en charge les réparations : le locataire ou le propriétaire (bailleur) ? 🤔
La réponse dépend du type de dommage, de sa cause exacte et de ce qui est prévu dans le contrat de bail.
🏚️ Dommages au bâtiment : une charge pour le propriétaire
En règle générale, les éléments structurels du bâtiment (toiture arrachée, façade endommagée, fenêtres brisées par le vent…) relèvent de la responsabilité du bailleur. Ces éléments font partie de l’immeuble loué, et le propriétaire est tenu d’assurer leur bon état.
👉 Exemple : des tuiles sont arrachées par une rafale de vent et provoquent une infiltration d’eau — c’est au propriétaire d’intervenir.
🛋️ Dommages aux biens mobiliers : à la charge du locataire
Les meubles, électroménagers ou objets personnels appartenant au locataire ne sont généralement pas couverts par l’assurance du bailleur.
Si une infiltration d’eau abîme un canapé ou un ordinateur, c’est au locataire — ou à son assurance — d’en assumer les conséquences.
💡 Astuce : Souscrire une assurance contenu (souvent proposée dans l’assurance locataire) est fortement recommandé pour éviter de lourdes pertes.
🏢 Parties communes : cas des immeubles et copropriétés
Dans un immeuble à appartements, les dégâts causés par une tempête dans les parties communes (hall, toiture, escaliers, ascenseur, etc.) sont pris en charge par la copropriété ou le syndic, souvent via une assurance collective.
Le coût est ensuite réparti entre les copropriétaires, mais pas directement imputable au locataire, sauf faute prouvée.
🧾 Et si le locataire est en faute ?
Si le locataire a aggravé les dégâts ou ne les a pas signalés rapidement, sa responsabilité peut être engagée.
Par exemple, s’il a négligé de fermer correctement une fenêtre avant une tempête annoncée, les dommages causés à l’intérieur pourraient lui être imputés.

Assurance habitation : quel rôle dans la prise en charge ?
Lorsqu’une tempête provoque des dégâts, l’assurance habitation devient un acteur clé dans la gestion et le financement des réparations.
Mais encore faut-il comprendre quels types de sinistres sont couverts et à quelles conditions.
🛡️ Assurance incendie et risques couverts
En Belgique, ce qu’on appelle couramment « assurance incendie » couvre bien plus que les incendies.
Elle comprend généralement les dégâts causés par les catastrophes naturelles, dont les tempêtes, vents violents, fortes pluies, chutes d’arbres ou grêle.
Cette couverture protège notamment :
- la structure du bâtiment (toit, murs, châssis) ;
- les installations fixes (chauffage, cuisine encastrée, etc.) ;
- parfois certains éléments extérieurs (abris de jardin, clôtures).
💡 Conseil : si tu es propriétaire, vérifie les clauses du contrat pour savoir si les dégâts dus à la tempête sont inclus de manière explicite ou conditionnée.
🧾 Quid de l’assurance locataire ?
Le locataire a tout intérêt à souscrire une assurance locative.
Celle-ci couvre :
- sa responsabilité locative, si ses négligences ont aggravé les dommages ;
- ses biens personnels (mobilier, vêtements, appareils électroniques, etc.), à condition qu’il ait choisi de les inclure dans ses garanties
Sans cette assurance, le locataire pourrait devoir supporter seul les frais liés à la perte ou au remplacement de ses biens personnels.
📝 Déclaration et indemnisation : les démarches
En cas de sinistre lié à une tempête, il est crucial d’agir vite :
- Déclarer les dégâts à l’assurance dans les délais.
- Fournir des preuves : photos, témoignages, factures, constats.
- Attendre l’expertise si elle est exigée.
- Recevoir l’indemnisation, après évaluation des dommages et validation du dossier.
⏱️ Plus la déclaration est rapide et complète, plus le traitement du dossier est fluide.
🕵️♂️ Comment prouver l’origine des dégâts ?
Déterminer qui doit payer les réparations après une tempête repose souvent sur la preuve de l’origine des dommages. Sans preuve claire, les responsabilités peuvent être contestées, voire inversées.
Rapport d’expert
L’intervention d’un expert est souvent indispensable.
Son rôle est de diagnostiquer les causes des dégâts et de déterminer s’ils relèvent de la force majeure, d’un défaut d’entretien, ou d’une autre cause. Son rapport est crucial pour l’assurance du propriétaire, souvent appelée assurance incendie, qui couvre généralement les sinistres liés aux tempêtes, à condition que les causes soient clairement établies.
Photos, témoignages, documents météo
Conserve toutes les preuves disponibles :
- Photos datées des dégâts ;
- Témoignages de voisins ou passants ;
- Bulletins météo (alertes de l’IRM, vents enregistrés, etc.).
Ces éléments renforcent la crédibilité du dossier et facilitent la répartition équitable des responsabilités.
Importance de la chronologie des faits
Note précisément les dates et heures de l’événement et des constats :
- Quand la tempête s’est-elle produite ?
- Quand les dégâts ont-ils été constatés ?
- À quel moment ont été alertés l’assurance, le propriétaire ou le locataire ?

🌬️ Précautions et bonnes pratiques en cas de tempête
Mieux vaut prévenir que guérir. Certaines précautions permettent d’atténuer les risques et de faciliter la gestion d’un sinistre en cas de tempête 🌧️
Entretien régulier des lieux loués
Un entretien rigoureux réduit les risques :
- Arbres taillés, gouttières nettoyées, tuiles remplacées… 🛠️
- Les propriétaires doivent prouver qu’ils ont entretenu les structures. ✅
- Les locataires doivent assurer l’entretien courant (ex. : fermeture des fenêtres, sécurisation du mobilier extérieur). 🧹
Communication proactive entre locataire et propriétaire
Informer rapidement l’autre partie en cas de dégât ou de suspicion de danger (ex. : fissure, branche menaçante) est essentiel. Une communication fluide permet d’anticiper les litiges et d’activer rapidement les assurances.

Face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents, locataires et propriétaires doivent redoubler de vigilance. L’entretien des lieux, la souscription à une assurance adaptée et une communication claire entre les parties sont autant de leviers pour limiter les litiges. En cas de sinistre, rassembler rapidement les preuves et déclarer les dégâts dans les délais impartis permet d’accélérer l’indemnisation. Enfin, mieux comprendre les droits et devoirs de chacun, c’est aussi éviter les mauvaises surprises… notamment lorsqu’il s’agit de déterminer à qui incombent les frais de dégâts de tempête.